• sometimes, home has an heartbeat

    Viel OS que j'ai jamais posté sur Lee et Simon, mon personnage et celui d'Upside sur Headwinds. À part Lee, aucun des personnages mentionnés ne m'appartiennent !
    (Simon, Teea, Lucille et Colette sont à Upside, Olympe à Aureum.Umbra et William et Alexandre à Yumiji, vos persos sont trop cools les bgs.) 
    Y'a surement des incohérences, je voulais juste écrire du fluff parce que je suis en manque d'affection :D 

    Bonne lecture !


    Le plafond du gymnase apparaissait un peu flou à travers les yeux fatigués de Lee. On était mardi soir, l’entrainement du club de cheerleading venait de se terminer et la jeune fille était allongée sur le plancher de la grande salle, Olympe et Teea à côté d’elle, celle aux cheveux roses étant la seule qui s’étirait avec assiduité.

    — Vous saviez que quand deux personnes sont amoureuses, leurs battements de coeur peuvent se synchroniser si elles se regardent dans les yeux assez longtemps ?

    C’était Olympe qui venait de balancer cette information. Non, Lee ne le savait pas. Elle n’y connaissait pas grand chose dans le fonctionnement du corps humain mais elle trouvait ça assez fantastique comme phénomène. Elle releva la tête vers sa camarade. Teea prit la parole:

    — Sérieux ?

    La jeune fille acquiesça, commençant à expliquer la raison de ce phénomène à ses deux camarades qui l’écoutaient religieusement. La petite brune n’y comprenait pas grand chose mais ça ne l’empêcha pas d’essayer.

    — Lee, tu devrais essayer avec Simon.

    La renarde regarda Teea avec les sourires froncés. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ?

    — De quoi ?
    — De le regarder assez longtemps pour que vos battements de coeur se synchronisent, tu nous diras si ça marche.

    Les sourcils de la jeune fille se froncèrent un peu plus, un petit pli apparu au milieu de son front.

    — On est pas amoureux, ça fonctionnera pas.

    Teea et Olympe eurent un petit moment d’hésitation avant de tourner la tête l’une vers l’autre, comme si elles essayaient de communiquer silencieusement. La brune les regarda faire, un peu perplexe, un peu confuse par leur réaction.

    — Comment ça ?
    — Bah, on est amis. Je l’aime super fort mais pas comme ça.

    Nouvel échange de regard entre les deux filles, mi-surprises, m-amusées.

    À vrai dire, Lee n’avait jamais réfléchi à la question. Elle savait qu’elle aimait, non, qu’elle adorait Simon, qu’il était sans aucun doute son meilleur ami dans le monde entier, ça elle le disait à qui voulait l’entendre. Et même à ceux qui ne le voulaient pas. Mais elle n’avait jamais vraiment pensé au sens qu’elle donnait au verbe aimer. Elle savait juste que le blond était placé très très haut sur la longue liste des choses qu’elle aimait. Et que la liste des choses qu’elle aimait à propos de son ami était très longue.

    Déjà elle aimait sa voix.

    La première fois qu’elle l’avait entendu chanter, c’était en cours de sport. Ils avaient cours en même temps mais ne faisaient pas la même activité. Lee était sur le terrain de basket en extérieur et Simon était sur la piste d’athlétisme un peu plus loin, trottinant à petites foulées, bien derrière les autres.

    Sur ce point là, les deux amis étaient pareils, ne voyant pas vraiment l’intérêt de la course à pied. Ne voyant pas vraiment l'intérêt du sport en général.

    La renarde n’était pas vraiment investie dans son match, ses camarades ne jugeaient pas utile de lui passer le ballon et ça lui allait très bien, elle préférait observer Simon prendre son temps plutôt que de jouer.

    Le blond avait fini par passer à côté d’elle, sa voix parvenant à ses oreilles. Il fredonnait doucement une chanson que Lee ne connaissait pas.

    La jeune fille savait que son ami chantait dans un coeur, il lui avait dit un jour. À l’époque, elle avait doucement rit, imaginant Simon s’égosiller dans une église. Elle n’avait pas imaginé une seule seconde qu’il chantait si bien.

    La bouche de Lee s’ouvrit sous la surprise, ses yeux ronds comme des billes tandis que Simon continuait sa course. Si l’émerveillement avait un visage, ç’aurait été celui de Lee à ce moment là. Son esprit était encore plus vide que d’habitude, la seule chose que la brune pouvait percevoir était la voix du blond alors qu’il descendait dans les graves. Rien d’autre, même pas le ballon qui arriva vers elle a toute vitesse et heurta l'arrière de son crâne.

    Sous le choc, Lee tomba en avant comme une poupée de chiffon, un petit cri passant la barrière de ses lèvres ouvertes. Les étoiles qu’elle avait dans les yeux quelques instants auparavant semblaient désormais danser devant elle alors qu’elle roulait sur le dos, un peu sonnée.

    Elle observa le ciel au dessus de sa tête pendant un moment, sa vision bien vite obstruée par ses camardes qui lui demandaient si ça allait. Elle avait mal à la tête et s’était éraflé les genoux et les paumes en tombant. Non, ça n’allait pas vraiment.

    C’est William qui l’accompagna à l’infirmerie, se confondant en excuses pendant tout le long du trajet. Apparemment il avait paniqué et avait envoyé la balle sans vraiment viser. Lee n’était pas rancunière, elle se doutait bien qu’il ne l’avait pas fait exprès.

    Sa tête la lançait toujours, même après avoir appliqué de la glace contre. L’infirmier avait désinfecté ses genoux et Lee avait demandé à mettre des pansements, même si ce n’était pas vraiment utile.

    Elle était restée tard à l’infirmerie, trop fatiguée pour se lever du lit sur lequel elle s’était allongée. Et puis elle n’avait pas vraiment envie de retourner en cours, elle avait mathématiques. Alexandre devait s’en douter un peu, l’infirmier n’était pas idiot, cependant il n’avait fait aucun commentaire, laissant l’élève se reposer.

    Simon arriva juste après la sonnerie, vu ses joues rouges, il avait couru dans les couloirs. Il s’approcha de son amie doucement et lui parla en chuchotant:

    — Ça va mieux ?
    — Oui. Regarde, j’ai des pansements.

    La brune montra ses genoux avec fierté, battant des jambes alors qu’elle se redressait pour s’assoir sur le bord du lit.

    Le jeune homme eut un petit sourire. Elle semblait aller bien.

    — Tu penses pouvoir sortir ?

    La lycéenne jeta un coup d’oeil vers Alexandre qui acquiesça silencieusement, les yeux toujours rivés sur l’écran de son ordinateur.

    — Oui. J’ai super faim.

    Elle se releva doucement, s’appuyant contre le mur et attendit quelques secondes, peu désireuse d’avoir la tête qui tourne.

    Ils sortirent de l’infirmerie tout les deux, Simon marchant suffisamment lentement pour que Lee, ses petites jambes et son crâne un peu douloureux puissent le suivre.

    Alors que le blond allait demander ce qui avait provoqué la bosse derrière la tête de son amie, cette dernière prit la parole:

    — Tu peux me chanter une chanson ?
    — Quoi ?
    — Est-ce que tu peux me chanter un truc s’il te plait ?

    La demande soudaine de sa camarade le surprit un peu. Là ? Tout de suite ?

    — Pourquoi ?
    — Bah... pourquoi pas ?
    — Maintenant ?
    — Y’a personne.

    En effet, les couloirs étaient déserts.

    — T’es sûre ?
    — Oui oui. S’il te plait.

    Le lycéen se gratta la nuque, les joues un peu rouges. C’était un peu gênant.

    Les premières notes se firent un peu hésitantes, puis le jeune homme releva la tête et regarda bien devant lui, continuant à marcher alors qu’il chantait doucement le premier couplet de Next Year. C’était sa chanson préférée, Lee le savait parce qu’il l’écoutait tout le temps, elle passait systématiquement lorsqu’il partageait ses écouteurs avec elle.

    La jeune fille ne croyait pas au paradis, elle était convaincue que quand on mourrait, ce n’était pas la fin. Qu’on avait pas bossé toute notre vie pour devenir du vide, du rien même si, dans un sens, du rien c’était quand même quelque chose. Elle croyait à la réincarnation, que les gens devenaient quelque chose ou quelqu’un d’autre après tout ça.

    Cependant, si elle se trompait, que le paradis existait et avait une bande-son, une musique d’ascenseur jouée quand on montait au ciel, ce serait la voix de Simon. Sur cette chanson en particulier.

    Oui, alors que Simon arrivait au refrain, Lee en était convaincue. Elle le regardait chanter, marchant tout doucement, comme si le bruit de ses pas pouvait perturber la chanson. Elle ne voulait pas qu’il s’arrête, pour rien au monde.

    La jeune fille chantait comme une casserole, elle était incapable d’aligner trois notes justes, alors forcément, elle était d’autant plus impressionnée.

    Si la petite brune n’avait pas été si concentrée à écouter religieusement son ami, elle aurait surement remarqué que son coeur battait un peu plus vite. Tapant dans sa poitrine, raisonnant dans sa tête quasiment aussi fort que New Year actuellement.

    Peut-être que si elle avait fait un peu plus attention, elle se serait rendue compte que son coeur semblait danser au rythme de la voix de Simon. Et que c’était presque aussi beau que la chanson qui s’achevait alors.

    Il lui fallut quelques secondes avant de redescendre sur terre, les yeux de son ami rencontrant les siens, brillants et plissés par son grand sourire, presque aussi retentissant que le coeur de Simon qui battait tout aussi vite.

    + + +

    Elle aimait aussi quand il râlait. Contre les autres, pas contre elle, ça c’était moins drôle, elle aimait moins.

    Simon était quelqu’un d’un peu grincheux, de facilement contrariable.

    Ce jour là, c’est un blond contrarié qui fut rejoint par Lee à la sortie de cours. La plus âgée des deux l’attendait devant sa classe et remarqua tout de suite que son ami était énervé. Lucille murmura même un « bon courage » à Lee alors qu’elle passait devant elle.

    Le jeune homme s’arrêta devant la brune, la surplombant de son mètre 95. Il était un peu intimidant avec son air renfrogné mais ça n’enleva pas la bonne humeur de Lee. Au contraire, c’était sa mission de lui remonter le moral.

    Elle l’attrapa par le bras, enserrant ses doigts autour de lui pour ne pas qu’il s’échappe et se dirigea vers la cantine.

    — Qu’est-ce que t’as ?
    — Rien.

    La jeune fille s’arrêta, le forçant à s’arrêter aussi. Elle lui lança son regard le plus menaçant possible, regard qui —entre nous, ne faisait pas bien peur mais l’important c’est d’essayer.

    — Y’a un gars qui m’a dit « NTM » tout à l’heure, marmonna t-il finalement en détournant les yeux.

    Lee savait que c’était l’une des pires insultes du monde selon Simon. C’était encore pire que si on l’insultait lui directement.

    La jeune fille ne prit même pas la peine de demander ce que le blond avait bien pu faire ou dire pour recevoir un « NTM ». Parce qu’il avait forcément fait un truc, ce genre de mot n’est pas gratuit. Elle savait que Simon n’allait jamais avouer qu’il l’avait potentiellement un peu cherché. Pour ça il aurait du avouer qu’il était aussi un peu en tord et ça c’était impossible.

    — Quel gros con.

    Ça faisait aussi bizarre pour Lee de jurer que de Simon de l’entendre. Comme si la bouche de la jeune fille n’était pas faite pour sortir certains mots. Ça les fit sourire tout les deux, chacun essayant de masquer sans grand succès leur expression un peu amusée.

    La cuisine du pensionnat était rarement fermée en journée et il était relativement tôt. La jeune fille s’y introduisit sans aucune hésitation, sous le regard un peu interloqué de son ami. Cependant il la suivit sans discuter, s’adossant contre le plan de travail alors que Lee fouillait dans les placards comme si elle était chez sa mère.

    — Tu comptes voler des trucs ?
    — Non ! Je suis pas une criminelle, on va cuisiner.

    Simon n’était pas vraiment doué en cuisine, il devenait presque dangereux avec un quelconque ustensile à la main.

    Elle sortit de la viande hachée et de la sauce tomates des grands frigos situés sur le côté de la cuisine. Elle s’attacha les cheveux et se lava les mains avant d’attraper une casserole et de la mettre sur le feu, versant la sauce et la viande dedans.

    Simon la regardait faire en silence, pas vraiment sûr de ce qu’elle était en train de faire ni de comment il pouvait l’aider. Elle commença à couper des légumes d’un geste expert, une mine concentrée assez rare sur son visage.

    — Est-ce que tu peux mettre de l’eau à chauffer ?
    — Oh, euh ouais.

    Le blond se redressa et fouilla à son tour dans les placards. Il en sortit une assez grande casserole qu’il montra à son amie pour avoir son accord.

    — Comment ça c’est bon ?

    Lee tourna la tête rapidement et acquiesça avant de se remettre à couper ses légumes qu’elle ajouta ensuite dans la sauce.

    Remplir une casserole d’eau était tout de même à la portée des faibles talents culinaires du jeune homme. Il la posa sur le feu, bataillant un peu avec les plaques de cuisson.

    — Faut que tu mettes du sel dans l’eau, ce sera fade sinon.

    Simon s’exécuta, s’arrêtant de verser le condiment au moment où son amie lui dit stop. Maintenant, ils devaient juste attendre que l’eau chauffe.

    Assis l’un à côté de l’autre sur le plan de travail, Simon écoutait Lee lui raconter sa journée avec enthousiasme. Sa colère était un peu redescendue, la joie de la brune était trop communicative.

    La plus âgée s’interrompit en plein milieu de sa phrase et descendit du plan de travail en sautant sur ses pieds.

    — L’eau bout !

    Dit comme ça, c’était comme si c’était la chose la plus incroyable qu’elle avait vu de sa vie.

    Elle se dirigea vers les étagères et se pencha pour attraper un paquet en plastique qu’elle tendit à Simon avec un sourire.

    — Tiens, mets les dans l’eau.

    Des lasagnes. Ils étaient en train de préparer des lasagnes. Parce que c’était le plat préféré de Simon.

    Bien trop attendri par cette information, il ne fut pas bien vigilant alors qu’il plongeait les lasagnes dans l’eau bouillante pour les faire cuire. Quoique même si il avait été vigilant, le résultat aurait surement été le même. L’eau gicla sur le dos de la main du blond qui se recula un peu trop tard.

    — Ow !

    Lee fut plus réactive que lui, lui attrapant le poignet et lui passant sa main sous l’eau glacée, les sourcils froncés. Le contact froid apaisa immédiatement sa peau et il laissa s’échapper un petit soupir de soulagement.

    La jeune fille éteignit l’eau quelques secondes plus tard et se dirigea vers son sac à dos laissé à l’entrée pour revenir avec une petite trousse qu’elle ouvrit. Elle fouilla un peu dedans et en sortit un pansement bleu avec un motif de lapins blancs dessus. C’était ses pansements préférés mais elle était prête à en passer un à Simon, juste à Simon. Elle décolla la bande pour la coller sur la peau légèrement rouge de son ami, elle lissa un peu le tout avec ses pouces et s’éloigna un peu pour admirer son travail.

    — Voilà !

    Le jeune homme n’avait pas bien l’air convaincu, le pansement, bien que très mignon ne laissait pas vraiment sa peau respirer. Cependant il n’osa pas faire la remarque à Lee qui était plus douée en cuisine qu’en médecine et qui avait la fâcheuse tendance de mettre des pansements partout, même quand il n’y avait pas besoin. Surtout quand il n’y avait pas besoin.

    Alors, pendant que la brune se remettait aux fourneaux, Simon décolla le pansement pour le recoller un centimètre plus loin, histoire qu’il soit toujours sur sa main mais qu’il ne recouvre pas la brûlure.

    Lorsque le petit plat sortit du four trois quarts d’heure plus tard, une délicieuse odeur de lasagnes embaumait la cuisine et la colère de Simon était définitivement partie et son sourire était revenu. Et même si Lee aimait bien quand il râlait, elle préférait un million de fois plus quand il souriait.

    + + +

    Elle adorait ses mains aussi. Parce qu’elles étaient bien plus grandes que les siennes mais faciles à tenir, comme si elles étaient faites pour ça.

    Lee se souvenait d’une fois en particulier où elle avait aimé tenir sa main. C’était d’ailleurs la première fois, un peu avant halloween, la classe de Simon avait décidé de regarder des films d’horreur et le blond avait invité son amie.

    Lee détestait les films d’horreurs, elle avait bien trop peur et cogitait des jours et des jours après en avoir vu un, étant incapable de dormir la nuit. Si ça avait été quelqu’un d’autre, elle aurait dit non. Mais là, c’était Simon alors elle se retrouvait assise à côté de lui sur l’un des canapés de la salle commune, si crispée que ça lui faisait presque mal.

    Il pleuvait dehors, on entendait les gouttes taper contre les volets fermés.

    La pièce était plongée dans le noir, la seule source de lumière était celle de l’écran. Elle se retenait de crier à chaque scène effrayante, ne voulant pas déranger les camarades de classe de son ami. Pourtant ce n’était pas l’envie qui manquait, elle voulait s’égosiller, comme si s’arracher la voix pouvait faire partir la peur.

    À la place elle se contentait de sursauter violemment, son petit corps recroquevillé se pressant inconsciemment contre celui de Simon.

    — T’as peur ? Demanda le blond à voix basse.
    — Non, répondit la jeune fille, trop fière pour avouer qu’elle était morte de trouille.

    Lee ne savait pas si elle mentait très mal ou si c’était Simon qui la connaissait très bien mais quelques instants plus tard, elle sentit une paume contre la sienne, plus grande et des doigts qui s’entremêlèrent aux siens. Son coeur battait déjà bien trop vite à cause du film mais si il était humainement possible que son pouls soit encore plus rapide, il l’aurait été surement été.

    La sensation était agréable, un peu inconnue et pas vraiment descriptible, Lee savait juste qu’elle aimait ça. Sa main jusqu’alors froide commençait doucement à se réchauffer et la jeune fille préférait se concentrer sur chaque centimètre de peau qui était en contact avec Simon plutôt que sur le film. Elle observa longtemps leurs doigts faiblement éclairés par la lumière de la télévision, les sons effrayants en arrière plan la faisant toujours un peu sursauter.

    Peut-être qu’elle serrait trop fort, écrasant sans le vouloir la main de Simon. Ce dernier ne s’en plaignait pas, les yeux rivés sur l’écran.

    Est-ce que la sensation était aussi agréable pour lui qu’elle l’était pour elle ?

    Elle avait envie que le film se termine vite mais elle savait aussi que le contact s’interromprait dès le générique de fin, qu’une fois l’écran éteint, elle n’aurait plus d’excuse pour lui tenir la main.

    Elle voulait un milliard d’excuses, se maudissant silencieusement d’être passée à côté de cette sensation si réconfortante pendant si longtemps. 

    Le générique arriva avant le millard d’excuses et les lycéens partirent se coucher. La paume de Lee fut de nouveau froide, la jeune fille avait désormais l’impression qu’il manquait quelque chose. Il manquait Simon.

    Colette et Lee se rendirent dans leur dortoir et se mirent au lit très vite.

    Comme prévu, le sommeil ne vint pas pour la renarde, la peur et l’appréhension la paralysant. Elle essaya de se répéter que ce n’était qu’un film et que les fantômes n’existaient pas mais ces paroles, pourtant vraies, n’étaient pas aussi rassurantes que la présence de Simon.

    Dans d’autres circonstances, elle lui aurait demandé de dormir avec elle, juste d’être à côté d’elle aurait été suffisant, comme si les fantômes et autres esprits qu’elle venait de voir dans le film allaient être réticents à venir si il y avait le blond. Malheureusement ils n’avaient pas le droit et risquaient de toute manière de réveiller leurs colocataires respectifs.

    Peut-être qu’un jour, quand ils seront plus âgés, ils pourraient le faire, ne plus être obligés de se séparer une fois la nuit tombée. Ils pourraient rester toujours ensemble et la paume de Lee n’aurait plus à être froide le soir quand elle aurait peur.

    Lee ne pensa pas vraiment à tout ce que ça pouvait impliquer. Seulement qu’avoir Simon à ses côtés pour potentiellement tout le reste de sa vie était une idée plaisante. Aussi plaisante que la sensation de sa main dans la sienne.

    Il lui fallut un quart d’heure avant de céder et d’appeler son meilleur ami, la voix un peu tremblante, roulée en boule sous sa couette. Il répondit au bout de la seconde sonnerie.

    — Lee ?
    — Tu dors ?

    Il y eut un petit silence.

    — Non.
    — J’arrive pas à dormir.
    — Oh.
    — En fait j’ai un petit peu peur.

    Un bâillement retentit au bout du fil puis la voix de Simon raisonna de nouveau:

    — Tu veux prendre l’air ?

    Lee n’avait jamais compris cette expression, « prendre l’air », elle savait ce que ça voulait dire, elle n’était pas idiote non plus, mais elle la trouvait un peu tirée par les cheveux. On ne pouvait pas prendre l’air littéralement. Cependant ce n’était pas vraiment le moment d’y penser.

    — Oui.
    — Mets des chaussures, j’arrive.

    Il fallut quelques secondes avant que Lee ne trouve le courage de sortir de sous sa couverture et d’attraper ses chaussures. Ignorant la peur qui lui tordait le ventre, elle se leva et parcouru les quelques mètres qui la séparaient de la porte de son dortoir, tâtonnant dans la pénombre, levant les genoux bien haut à cas où une créature quelconque aurait soudainement envie de lui croquer les jambes.

    Elle sortit doucement, observant les alentours avant de fermer la porte derrière elle.

    Simon arriva quelques instants plus tard, les cheveux en bataille, pas bien réveillé. Ils parcoururent le couloir en silence avant de s’assoir côte à côte dans un recoin, face à une fenêtre ouverte, écoutant la pluie qui tombait dehors.

    Sa peur semblait bien loin, comme si elle s’était envolée alors qu’elle prenait l’air. Comme si elle avait été effrayée quand elle avait vu Simon. Fallait dire qu'il était vraiment terrifiant.

    — T’es pas trop fatigué ?
    — Non, ça va.

    Lee savait qu’il mentait, elle le voyait se retenir de bailler. Et même si ça lui fit de la peine de savoir qu’elle le privait de sommeil, ça lui faisait plaisir qu’il le sacrifie pour elle. Ça fit battre son coeur un peu plus vite. Ça la fit sourire.

    — Simon ?
    — Hum ?
    — Je peux te tenir la main ?

    Et la froideur de leurs paumes disparu de nouveau. Et avec elle les peurs irrationnelles de la jeune fille.

    + + +

    — Eh oh, Lee, allô la terre, s’exclama Teea en voyant que la lycéenne était de nouveau plongée dans ses pensées.
    — Hein ?

    Olympe indiqua le vestiaire de la main. Le gymnase était désormais vide, il ne restait plus que les trois filles.

    — Tu viens ? On va se changer.
    — Oh, euh ouais, j’arrive.

    Une fois de nouveau en uniforme, elles sortirent du gymnase. Simon était assis contre le mur, les yeux rivés sur son téléphone, il releva la tête quand il aperçu son amie.

    — Vous en avez mis du temps, râla t-il en glissant son smartphone dans sa poche.
    — On discutait, rétorqua Teea, tu viens Olympe, on rentre.

    Les deux filles s’éloignèrent après un petit signe de la main des deux kitsunes. Lee finit par s’assoir à son tour, posant son sac de sport à côté d’elle et tourna la tête vers le blond.

    — Dis, tu savais que quand deux personnes sont amoureuses, leurs battements de coeur peuvent se synchroniser si elles se regardent dans les yeux assez longtemps.
    — Oui. Je suis dans la même classe qu’Olympe j’te rappelle. On a vu ça en cours cet aprem.
    — T’aurais pu faire comme si tu savais pas et que t’étais super impressionné par mon savoir.
    — Mouais. Bof.

    Lee eut un petit rire, bientôt rejoint par celui de Simon avant que le silence ne retombe doucement, léger mais assez bruyant pour couvrir des battements de coeur.

    Pendant un moment les deux amis se fixèrent, sans un mot, se demandant si l’autre pensait à la même chose à cet instant précis.

    « Assez longtemps », c’était combien de temps exactement ?


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